« Moé J’viens du Nord Stie » (Sudbury) , vers février 1971, Doug Kinsey, pour la Troupe universitaire de l’Université Laurentienne, Théâtre du Nouvel-Ontario, Université d’Ottawa, CRCCF, Fonds Gaston-Tremblay (P365), Ph284-1/1.

Courtoisie de l’Université d’Ottawa, Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF).

“Moé J’viens du Nord Stie” (Sudbury), c.1971, Doug Kinsey, for the Laurentian University Troop, Theatre of New-Ontario, University of Ottawa, CRCCF, Fonds Gaston-Tremblay (P365), Ph284-1/1.

Courtesy of the University of Ottawa, Centre for Research on French Canadian Culture (CRCCF).

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Le Théâtre du Nouvel-Ontario (TNO) de Sudbury célébrait son 40e anniversaire en 2011-2012. Fondée en 1971 par de jeunes finissants de l’Université Laurentienne, la compagnie voulait refléter à l’époque la réalité du milieu franco-ontarien dans ses spectacles.

« La création du TNO a eu un impact énorme », raconte Yvan Rancourt, un des premiers administrateurs du TNO. « C’était une ruche où les gens se rencontraient, se soutenaient mutuellement et partageaient leur enthousiasme pour la langue française. Le succès du TNO a permis la création des Éditions Prise de parole, de La Nuit sur l’étang et de la Galerie du Nouvel-Ontario. Mais il y a aussi eu des réactions négatives. On nous a dit dans le temps que la littérature et le théâtre franco-ontariens n’existaient pas et n’existeraient jamais. »

Pour Cédric Michaud, qui a siégé pendant 22 ans au conseil d’administration du TNO, toute cette époque avait l’allure d’un « gros party ».

« Nous étions jeunes et énergiques, dit-il, et nous avions des appuis inattendus, comme celui de la Paroisse Ste-Anne qui avait accepté d’héberger le TNO dans son sous-sol. »

Le Théâtre du nouvel-Ontario était au départ une compagnie de tournées. Des spectacles tels que Et le septième jour et Ti-Jean joueur de tour ont circulé dans le Nord ontarien et ailleurs en province. Mais comme toute nouvelle entreprise, le TNO a connu sa part de défis. Son premier directeur artistique, le regretté André Paiement, a quitté la compagnie en 1975 pour ce vouer pleinement à CANO-musique. Quelques directions artistiques plus tard, le TNO se trouvait en état de crise et sur le point de fermer ses portes à peine dix ans après sa fondation.

C’est en participants à une des éditions du Festival de Théâtre Action au début des années 1980 qu’Yvan Rancourt a trouvé la solution aux défis du TNO.

« J’y déambulais avec la conviction qu’on pouvait y trouver quelqu’un pour prendre en main les destinées de la compagnie, ajoute-t-il. Il y avait une structure administrative à rebâtir, mais intacte, des équipements, des fonds, une réputation pas toujours mauvaise, des contacts. C’est ainsi que j’ai rencontré l’auteur et comédien Jean Marc Dalpé et l’auteure et metteure en scène Brigitte Haentjens ».

Selon l’un des artisans de la première heure du TNO, Denis St-Jules, c’est avec l’arrivée du tandem Haentjens-Dalpé que la compagnie s’est professionnalisée.

« La présentation de la pièce Le chien, de Dalpé, au cours de la saison 1987-1988, a été un moment marquant dans l’histoire du théâtre franco-ontarien, précise-t-il. Jean Marc a remporté son premier Prix du gouverneur général pour ce texte et, ce faisant, Le chien a permis au théâtre franco-ontarien d’acquérir ses lettres de noblesse ».

Depuis cette époque, le TNO et ses artistes ont remporté de nombreux autres prix nationaux, provinciaux et régionaux (dont un second Pris du gouverneur général pour French Town de Michel Ouellette, en 1994). De plus, la compagnie est devenue le premier théâtre franco-ontarien à se doter d’un lieu de diffusion professionnel en 1997, devenant ainsi un diffuseur de spectacles en provenance d’un peu partout au Canada, au même titre qu’un producteur de ses propres œuvres.

Et qu’en est-il du TNO quinze ans plus tard? La directrice artistique et générale de la compagnie, Geneviève Pineault, affirme que le TNO doit toujours se surpasser.

« Après 40 ans, le TNO a atteint une certaine maturité, dit-elle. Malgré les différentes directions artistiques qui se sont succédées, nous n’avons jamais perdu de vue la raison d’être de la compagnie, tout en y faisant résonner les paroles d’ici et d’ailleurs. Ce que je nous souhaite pour l’avenir, c’est d’avoir les moyens de faire rêver, de demeurer une présence importante dans notre communauté et dans le milieu théâtral franco-canadien au-delà de l’Ontario. Il nous faut maintenant des installations dignes de nos réalisations et de nos aspirations. Le TNO et le public de Sudbury méritent ça ».

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The Théâtre du Nouvel-Ontario (“The Theatre of New-Ontario”, TNO), based in Sudbury, celebrated its 40th anniversary in 2011-2012. Founded in 1971 by young graduates of Laurentian University, the company wanted to reflect the reality of the Franco-Ontarian experience in its shows.

“The creation of the TNO has had a huge impact,” says Yvan Rancourt, one of the first directors of the TNO. “It was a hive where people met, supported each other and shared their enthusiasm for the French language. The success of the TNO has created the Éditions Prise de parole, the event called La Nuit sur l’étang and the Galerie du Nouvel-Ontario. But there have also been negative reactions. We were told at the time that literature and the Franco-Ontarian theatre did not exist and would never exist.”

For Cédric Michaud, who served for 22 years on the TNO Board of Directors, this period seemed like a “big party”.

“We were young and energetic,” he says, “and we had unexpected support, such as the Ste-Anne Parish, that had agreed to house the TNO in its basement.”

The TNO began as a touring company. Shows such as “Et le septième jour” and “Ti-Jean joueur de tour” toured Northern Ontario and elsewhere in the province. But, like any new enterprise, the TNO has had its share of challenges. Its first artistic director, the late André Paiement, left the company in 1975 to devote himself fully to CANO-musique. After several changes in artistic direction, the TNO was in crisis and about to close its doors, a scant ten years after its founding.

It was while participating in one of the editions of the Action Theater Festival in the early 1980s that Yvan Rancourt found the solution to the TNO’s problems.

“I walked in with the conviction that we could find someone to take charge of the destiny of the company,” he adds. “There was an administrative structure to rebuild, but we had equipment, funds, contacts and not a bad reputation, all still intact. This is how I met the writer and actor Jean Marc Dalpé and writer and director Brigitte Haentjens.”

According to Denis St-Jules, an original member of the TNO, it is with the arrival of the Haentjens-Dalpé team that the company has become more professional.

“The production of the play Le Chien by Dalpé, during the 1987-1988 season, was a defining moment in the history of Franco-Ontarian theatre,” he says. “Jean Marc won his first Governor General’s Award for the script and, in doing so, Le Chien gave Franco-Ontarian theatre its letters of nobility.”

Since that time, the TNO and its artists have won many other national, provincial and regional awards (including a second Governor General’s Award for French Town by Michel Ouellette, in 1994). In addition, the company became the first Franco-Ontarian theatre to acquire its own professional venue in 1997, becoming a distributor of shows from across Canada, as well as a producer of its own work.

And where is the TNO fifteen years later? The artistic and general director of the company, Geneviève Pineault, affirms that the TNO must always surpass itself.

“After 40 years, the TNO has reached a certain maturity,” she says. “Despite the various artistic directions that have been pursued, we have never lost sight of the purpose of the company, to make words, from here and elsewhere, resonate. What I wish for the future is to have the means to dream, to remain an important presence in our community and in the French-Canadian theatre beyond Ontario. We now need facilities worthy of our achievements and aspirations. The TNO and people of Sudbury deserve it.”

Le Chaînon, été 2012 :
Denis J. Bertrand, « Le TNO: 40 ans et toutes ses dents  le roi de l’argent », p. 29-30.
Source

Centre de recherche en civilisation canadienne française (CRCCF) de l’Université d’Ottawa

Le CRCCF s’intéresse à la société et à la culture des communautés francophones de l’Amérique du Nord d’hier et d’aujourd’hui. Il mène des activités de recherche et de diffusion du savoir en plus de conserver et de mettre en valeur une riche collection de ressources documentaires. Dans le monde de la recherche universitaire sur les francophonies canadiennes, le CRCCF se distingue par le développement en synergie de ces trois volets d’activité : archives, recherche et publications.

Centre for Research on French Canadian Culture at the University of Ottawa

The Centre for Research on French Canadian Culture (Centre de recherche en civilisation canadienne-française or CRCCF) of the University of Ottawa was founded in 1958 and offers a range of specialized services to the university, faculty and students, as well as the public at large. An abundance of research material (textual documents, photographs, audio and video tapes, newspapers and periodicals) on French Canada is available at the Centre’s archives.


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