1968-1991

Les Franco-Ontariens

1969 – Adoption de la Loi sur les langues officielles du Canada

1969 – L’ACFEO devient l’ACFO

1970 – Création du Bureau franco-ontarien au Conseil des Arts de l’Ontario

1972 – Crise scolaire de Sturgeon Falls

1973 – Première édition de La Nuit sur l’Étang à Sudbury

1975 – Dévoilement du drapeau franco-ontarien à Sudbury

1975 – Fondation du journal Le Nord de Hearst

1976 – Première édition du Festival franco-ontarien à Ottawa

1976 – Fondation de l’Institut franco-ontarien (IFO)

1977 – Fondation du Conseil des Arts de Hearst

1978 – Fondation de la Fédération des élèves du secondaire franco-ontarien (FESFO)

1979 – Crises scolaires de Penetanguishene et de Windsor

1982 – Rapatriement de la Constitution canadienne et de la Charte canadienne des droits et libertés

1984 – Adoption de la Loi sur les tribunaux judiciaire

1984 – Création de TFO, la chaîne francophone de TVOntario

1985 – Adoption de la Loi du parachèvement (Loi 30) finançant les écoles secondaires catholiques de langue française

1985 – Création de l’Office des Affaires francophones

1986 – Adoption de la Loi ontarienne sur les services en français (Loi 8)

1989 – Création du Regroupement des organismes du patrimoine franco-ontarien (ROPFO)

1990 – Ouverture de La Cité collégiale d’Ottawa, le premier collège francophone d’arts appliqués et de technologie en Ontario

1990 – Création du Regroupement des intervenantes et intervenants francophones en santé et en services sociaux de l’Ontario (RIFSSSO)

1991 – Sommet de la francophonie à Toronto

Devant la multitude de changements sociaux des années 1960, l’ACFEO élargit son mandat et se renomme l’ACFO pour désormais s’occuper de toutes les questions relatives aux francophones. L’organisation continue son appui et encadrement de la communauté franco-ontarienne et est vouée à son épanouissement dans tous les domaines d’activité. L’ACFO est l’un des principaux porte-parole des Franco-Ontariens auprès des gouvernements provincial et fédéral et publie des plans d’actions et études dans le courant des années 1970. L’Ontario français réclame une participation à part égale dans toutes les sphères de la vie en Ontario, ainsi qu’une affirmation de la langue française et de la culture franco-ontarienne. Ces demandes se traduisent symboliquement par le drapeau franco-ontarien, conçu par Gaétan Gervais et Michel Depuis et hissé pour la première fois à Sudbury en 1975.

Le gouvernement fédéral adopte en 1969 la Loi sur les langues officielles du Canada. Cette législation garantit l’offre des services gouvernementaux dans les deux langues officielles et créé le poste de commissaire aux langues officielles. Entre 1969 et 1982, une série de victoires pour les francophones de la province permet, entre autres, la création et le financement d’écoles secondaires de langue française, la tenue de procès judiciaires en français et l’obtention de certains services gouvernementaux en français.

Bien que les communautés francophones aient obtenu le droit d’établir des écoles secondaires homogènes de langue française en 1968, elles doivent en faire la demande auprès des conseils scolaires locaux. Dans plusieurs endroits, les Franco-Ontariens doivent lutter auprès de ces conseils pour obtenir des écoles secondaires de langue française. C’est le cas à Sturgeon Falls (1972), Penetanguishene (1979) et Windsor (1979). De nombreuses batailles et protestations éclatent à travers la province. En 1984, la Cour de l’Ontario déclare que les Franco-Ontariens ont droit à une plus grande gestion de leurs écoles, puis en 1986 le gouvernement permet la création de sections francophones au sein de conseils scolaires majoritairement anglophones. Ce n’est qu’en 1997 avec l’adoption de la loi 104 que les Franco-Ontariens obtiennent la pleine gestion de leurs écoles.

En plus de leur rôle important dans les institutions d’enseignement, la jeunesse franco-ontarienne se mobilise. Direction-Jeunesse, l’Assemblée provinciale des mouvements de jeunes de l’Ontario français (APMJOF), la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) sont quelques initiatives qui tentent d’accroitre le sentiment d’appartenance et d’encourager le développement identitaire francophone dans la province à partir des années 1970.

La créativité artistique foisonne dans le courant des années 1970 avec l’émergence du cinéma, de la chanson et des premiers grands événements franco-ontariens dont la Nuit sur l’Étang à Sudbury (1973) et le Festival franco-ontarien à Ottawa (1976). D’ailleurs, Sudbury s’impose comme un centre culturel francophone important de la province : la Coopérative des artistes du Nouvel-Ontario (CANO), le Théâtre du Nouvel-Ontario et la maison d’édition Prise de parole sont quelques-unes des initiatives qui y émergent.

En 1984, l’Assemblée législative adopte la Loi sur les tribunaux judiciaires garantissant le statut égalitaire du français et de l’anglais dans le système judiciaire de l’Ontario. En 1986, Bernard Grandmaitre, ministre des Affaires municipales et ministre délégué aux Affaires francophones, pilote le projet de loi 8, la Loi sur les services en français. Cette législation représente la reconnaissance officielle de la langue française et des Franco-Ontariens en Ontario. De plus, elle confère un statut légal de la langue française à l’Assemblée législative et garantit la possibilité de recevoir des services gouvernementaux en français dans les régions désignées. La mise en vigueur de cette loi favorise le développement de la communauté franco-ontarienne et de ses institutions. Suivant l’adoption de la loi 8, plusieurs services commencent à être offerts en français, dont la TFO, la chaîne francophone de TVOntario en 1987.

Le Sommet de la francophonie de l’Ontario a lieu à Toronto en 1991, ce qui déclenche une réconciliation des franco-ontariens avec le multiculturalisme prôné par le Premier ministre Pierre Eliott Trudeau. Cet événement engendre un renouveau de la question identitaire avec une emphase sur la mobilisation.

1968-1991

The Franco-Ontarians

1969 – Adoption of the French Language Services Act of Canada

1969 – The ACFEO becomes the ACFO

1970 – Creation of the Franco-Ontarian Arts Office of the Ontario Arts Council

1972 – Sturgeon Falls school crisis

1973 – Premiere of La Nuit sur l’Étang (“The Night on the Pond”) in Sudbury

1975 – Founding of the Hearst newspaper Le Nord

1975 – Unfurling of the Franco-Ontarian flag in Sudbury

1976 – First edition of the Festival franco-ontarien (“Franco-Ontarian Festival”) in Ottawa

1976 – Foundation of the Institut Franco-Ontarien (“Franco-Ontarian Institute”) (IFO)

1977 – Creation of the Hearst Arts Council

1978 – Foundation of the Fédération des élèves du secondaire franco-ontarien (FESFO) (“Federation of Franco-Ontarian Youth”)

1979 – School crises in Penetanguishene and Windsor

1982 – Patriation of Canada’s Constitution and the Canadian Charter of Rights and Freedoms

1984 – Passage of the Courts of Justice Act

1984 – Creation of TFO, TVOntario’s French channel

1985 – Passage of Bill 30, An Act to amend the Education Act to provide full funding for Roman Catholic Separate High Schools

1985 – Establishment of the Office of Francophone Affairs

1986 – Adoption of the French Language Services Act (Bill 8)

1989 – Creation of the Regroupement des organismes du patrimoine franco-ontarien (“Coalition of Franco-Ontarian Heritage Organizations”) (ROPFO)

1990 – Opening of La Cité Collégiale, Ontario’s first French-language college of applied arts and technology

1990 – Regroupement des intervenantes et intervenants francophones en santé et en services sociaux de l’Ontario (“Ontario Coalition of Francophone Health and Social Services Workers”) (RIFSSSO)

1991 – Sommet de la francophonie (“Fancophonie Summit”) in Toronto

Given the many social changes in the 1960s, ACFEO broadens its mandate and changes its name to ACFO in order to better tackle all matters pertaining to Francophones. The organization continues helping and supporting the Franco-Ontarian community and dedicates itself to expanding in all its areas of activity. ACFO is a leading advocate for Franco-Ontarians with regards to the provincial and federal governments and publishes action plans and studies throughout the 1970s. Francophones demands equal participation in all aspects of life in Ontario, and an affirmation of the French language and Franco-Ontarian culture. These demands are symbolically represented by the Franco-Ontarian flag, designed by Gaétan Gervais and Michel Dupuis and first unfurled in Sudbury in 1975.

In 1969, the federal government adopts Canada’s Official Languages Act. This legislation guarantees government services in both official languages and introduces a Commissioner of Official Languages. Between 1969 and 1982, a series of victories for the province’s French-speakers includes the opening and financing French-language high schools as well as court proceedings and certain government services being offered in French.

Although Francophone communities obtain the right to establish homogeneous French-language high schools in 1968, the schools must be requested by the local school boards. In many areas, Franco-Ontarians must fight with the boards to open French-language high schools, as is the case in Sturgeon Falls (1972), Penetanguishene (1979) and Windsor (1979). A number of battles and protests break out across the province. In 1984, the Ontario Court declares that Franco-Ontarians are entitled to greater management of their schools. In 1986, the government allows the creation of Francophone divisions in predominantly Anglophone school boards. It is not until 1997, with the adoption of Bill 104, that Franco-Ontarians gain full management of their schools.

In addition to playing a key role in educational institutions, young Franco-Ontarians step forward. Direction-Jeunesse (“Youth Directorate”), l’Assemblée provinciale des mouvements de jeunes de l’Ontario français (“The Provincial Assembly of Youth Movements of French Ontario”) (APMJOF), the Fédération de la jeunesse canadienne-française (“Federation of French Canadian Youth”) (FJCF) and the Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (“Federation of Franco-Ontarian Youth”) (FESFO) are some initiatives in the 1970s rallying to create a sense of belonging and encourage the development of a Franco-Ontarian identity.
Artistic creativity abounds throughout the 1970s with emerging films and music, as well as the first major Franco-Ontarian events, Nuit sur l’étang (“The Night on the Pond”) in Sudbury (1973) and the Festival franco-ontarien (“Franco-Ontarian Festival”) in Ottawa (1976). Sudbury also establishes itself as a Franco-Ontarian cultural Capital: amongst new initiatives are the Coopérative des artistes du Nouvel-Ontario (CANO) (“New-Ontario Artists’ Cooperative”), le Théâtre du Nouvel-Ontario (“New-Ontario Theatre”) and the Prise de Parole publishing house.

In 1984, the Legislative Assembly passes the Courts of Justice Act guaranteeing equal status of French and English within the Ontario justice system. In 1986, Bernard Grandmaitre, Minister of Municipal Affairs and Minister Responsible for Francophone Affairs, introduces Bill 8, the French Language Services Act. This legislation officially recognizes Franco-Ontarians and French in Ontario. It also confers legal status to the French language in the Legislature and guarantees government services in French within designated areas. This law facilitates the development of the Franco-Ontarian community and its institutions. Following the passage of Bill 8, French services begin to appear, including TFO, TVOntario’s French-language channel in 1987.

The Ontario Francophonie Summit was held in Toronto in 1991, triggering a Franco-Ontarian reconciliation with the multiculturalism advocated by Prime Minister Pierre Elliott Trudeau. This event generated a renewal of the identity question with an emphasis on mobilization.