Un groupe d’hommes debout devant l’entrée d’une mine, Nippissing, date et artiste inconnus, Musée minier de Cobalt,  Miners-B569.V1.

Courtoisie du Musée minier de Cobalt.

A Group of Men Standing by a Mine Entrance, Nippissing, Artist and Date Unknown, Cobalt Mining Museum, Miners-B569.V1.

Courtesy of the Cobalt Mining Museum.

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Notre histoire commence il y a de cela trois siècles. Le Sieur de Troyes est le premier homme blanc à décrire de façon précise les roches argentifères de la région de Cobalt, dans son journal datant du 24 mai 1686. Il parle de la visite d’une mine alors qu’il s’en va expulser les Anglais de leur poste de traite de fourrures à la Baie James. Il marque sur une carte l’emplacement d’une veine de galène et d’argent trouvée sur la rive est du lac Témiscamingue, à quelque 12 kilomètres au sud de ce qui allait devenir la ville de Cobalt. Le chevalier Pierre LeMoyne d’Iberville visitera le site, lui aussi, mais ses supérieurs trouveront que c’est trop loin de Montréal pour que son exploitation soit rentable.

Trois siècles plus tard, le 7 août 1903, deux Irlandais, McKinley et Darragh, cherchant du bois pour faire des traverses pour le chemin de fer, découvrent de l’argent au sud du lac Long, devenu lac Cobalt. Les échantillons de métal se soulevaient par feuilles, argent natif avec une teneur extrêmement élevée de 4 000 onces par tonne. Ils se pressent d’enregistrer le titre de la première mine de la région, la McKinley-Darragh Mine. Six semaines plus tard, un Canadien français, Alfred LaRose, faisait une découverte encore plus importante, au nord du lac Long. Par un beau soir, Fred, travaillant dans sa forge, remarqua au loin, deux points brillants. Pensant qu’il s’agissait d’un renard, il lança son marteau et atteint… un rocher.

Le lendemain matin, en se rendant récupérer son outil, Fred fait une merveilleuse découverte : de l’argent. De là est née la Mine LaRose. L’échantillon de LaRose tombe alors dans les mains du premier géologue de la province de l’Ontario, Willet Miller. Il nomme l’endroit Cobalt, d’après le minerai lourd et reluisant de cobalt allié à l’argent. On est en 1904. La ruée vers l’argent débute.

En 1905, 16 mines sont exploitées dans la région. Évidemment, la localité naissante n’est pas du tout préparée à accueillir le flot de prospecteurs honnêtes, de spoliateurs de concessions minières, de chasseurs de fortune ou de novices avides de gains. Qui plus est, les habitants de Cobalt doivent surmonter diverses catastrophes reliées à l’activité minière, entre autres, l’explosion d’une importante cache de dynamite. Puis, survient une épidémie de variole. En 1909, c’est la fièvre typhoïde : 73 décès et 1102 malades. Ce fut la pire épidémie à toucher le Témiskamingue au XXe siècle. La même année, la moitié de la ville est rasée par le grand feu du 2 juillet. Bilan : un mort, 2 000 à 3 000 personnes sans abri, 100 bâtiments détruits.

Mais tout n’est pas catastrophe. On sait s’amuser à Cobalt. Ainsi, la famille O’Brien, hautement intéressée au hockey sur glace, forme une ligue professionnelle de hockey. C’est le début de la National Hockey Association (N.H.A.). Elle comptait le tout nouveau club francophone, les Canadiens de Montréal avec six autres équipes dont les Silver Kings de Cobalt.  […]

En 1919, la grève de toutes les grèves est déclenchée par des mineurs réclamant l’égalité avec leurs confrères des mines d’or de Kirkland Lake. Quand le sifflet du midi du 23 juillet se fait entendre, plus de 2 500 mineurs, membres du syndicat de la Cobalt Miners Union, local 146 de la International Mine, Mill and Smelter Workers Union, cessaient les opérations des 14 mines d’argent les plus profitables de la région. La grève se termine 47 jours tard, 7 septembre 1919. Au fil des ans, au-delà de 120 mines sont exploitées sur 70 propriétés minières donnant ainsi à la région de Cobalt un rôle primordial dans le développement du nord de l’Ontario.

Durant la Grande Dépression (1929-1934), les mines du nord de l’Ontario, Cobalt, Kirkland Lake et Timmins, étaient pratiquement les seuls gros employeurs de la région. Mais, plusieurs prévoyaient un sombre avenir pour Cobalt. On la voyait déjà ville fantôme. C’est la Deuxième Guerre mondiale qui la sauva, grâce au cobalt à qui la ville doit son nom. Le cobalt entrait dans la fabrication d’objets de céramique, dans l’armement militaire de tout genre, dans la fabrication des moteurs d’avions à réaction, sans oublier le cobalt 6, utilisé dans le traitement du cancer. Vers 1957, le déclin de la ville minière s’annonce lorsque des gisements de cobalt, moins coûteux à exploiter, sont découverts ailleurs. Grâce à son argent dont se servaient les industries de photographie et d’électronique, Cobalt parvient à survivre.

Issus de pionniers tenaces, les habitants de Cobalt ne sont pas du genre à laisser mourir leur ville sans rien faire. Un groupe de gens dévoués et prévoyants décident de préserver le riche patrimoine de cette ville historique. En 1961, le Cobalt Northern Ontario Mining Museum ouvre ses portes. Sept salles d’exposition présentent les meilleures collections d’argent au pays aussi bien que des échantillons d’argent et d’autres métaux provenant du monde entier. Le musée expose aussi une caste collection d’équipements miniers, de prospection et d’autres objets pertinents, des souvenirs du camp de Cobalt, des photos de tout genre et des coupures de journaux. Dans le bus de rendre vivante l’histoire de Cobalt, The Heritage Trail offre aussi des tournée du camp minier.

Comme parfois l’histoire se répète, le feu vient encore faire des siennes. Le 20 mai 1977, par une journée très chaude et venteuse du weekend-end de la Fête de la reine, 139 bâtiments sont réduits en cendres. Les dommages sont évalués à 5 millions de dollars et le sinistre laisse plus de 459 personnes sans abri. Depuis 1990, il n’existe plus de mines en exploitation dans le camp de Cobalt. Seulement des souvenirs.

La ville de Cobalt a été désignée District historique national, le seul en Ontario. En 2002, TVOntario lui décerne le titre de ville historique par excellence. C’est l’un des rares endroits au Canada à avoir conservé des édifices, des chevalements et des puits de mine de l’époque, ce qui permet d’interpréter avec précision les anciennes méthodes d’exploitation minière. Une visite guidée dans la galerie d’accès de la mine Colonial rappelle le travail dangereux des mineurs de fond au tournant du siècle dernier. On peut visiter aussi le cairn du Dr. W.H. Drummond, mineur, médecin et poète, le Classic Theatre, le Musée des pompiers et le musée militaire The Bunker dans l’ancienne gare.

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English – coming soon.

Le Chaînon, été 2009 :
Pierre Chartrand, Cobalt, berceau minier du Canada, ville de l’argent, p. 19-21.
Source

Musée minier de Cobalt

La collection de ce musée comprend du minerai d’argent et des minéraux de partout dans le monde. Le musée expose également d’autres objets et photos ayant trait aux aspects sociaux de l’exploitation minière. Il fait partie du parcours historique des mines d’argent (Heritage Silver Trail), qui est une promenade en voiture menant à différentes mines de la région. On y présente des visites guidées et des activités locales spéciales.

Cobalt Mining Museum

The museum’s collection includes one of the world’s largest native silver displays as well as minerals specimens from around the world. The collection not only displays the life of early miners but also focuses on all social aspects of the town. Photographs, newspaper clippings, videos as well as hundreds of artifacts help demonstrate the life of the early Cobalt Camp. Other Activities include the Heritage Silver Trail, a driving tour to 20 different mine sites, as well as, the Cobalt Walking Tour, the Guided Colonial Adit Underground Tour and the Right-of-Way Headframe tour.

Info: 24, rue Silver, Cobalt, ON, P0J 1C0
Tel: 705-679-8301
www.cobalt.ca/visitors/museums/