1991-2016

La francophonie ontarienne

1993 – Désignation des premières cliniques juridiques désignées bilingues

1994 – Lancement des Jeux Franco-ontariens

1995 – Remise du premier Prix Trillium de langue française décerné pour l’excellence littéraire

1995 – Ouverture du Collège Boréal et du Collège des Grands-Lacs

1996 – Fondation et ouverture de l’Écomusée de Hearst

1997 – Annonce de la fermeture de l’Hôpital Montfort et mobilisation de la campagne d’opposition, SOS Montfort

1997 – Création de douze conseils scolaires de langue française (8 catholiques et 4 publics)

2001 – Reconnaissance officielle du drapeau franco-ontarien comme emblème provincial

2002 – SOS Montfort gagne en Cour d’appel de l’Ontario

2004 – Première représentation du spectacle L’écho d’un peuple

2004 – Introduction de la Politique d’aménagement linguistique

2005 – Création de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO)

2006 – Création des Prix de la francophonie de l’Ontario

2007 – Création du Commissariat aux services en français de l’Ontario

2009 – Adoption provinciale d’une nouvelle définition inclusive de la population francophone

2010 – Adoption de loi proclamant le Jour des Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes (soit le 25 septembre)

2013 – La Cité Collégiale à Ottawa devient La Cité

2015 – Commémorations des 400 ans de présence française en Ontario

2016 – Présentation d’excuses officielles du gouvernement ontarien pour le Règlement 17

2016 – Désignation partielle de l’Université York en vertu de la loi sur les services en français

L’Ontario compte aujourd’hui, en vertu de la Loi sur les services en français (LSF),  26 régions désignées bilingues dans lesquelles vivent plus de 80 % de la population franco-ontarienne. La loi de 1986 ouvre d’ailleurs la voie à de nombreuses prestations de services bilingues à travers la province – par exemple, la désignation des premières cliniques juridiques bilingues dès 1993 et la création de lignes téléphoniques de soutien pour femmes francophones victimes de violence. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario voit le jour en 2005 et veille au bien-être de la communauté francophone de l’Ontario. L’établissement du Commissariat aux services en français en 2007 constitue un autre jalon : le commissaire est désormais chargé de traiter des plaintes et mener des enquêtes relatives à la LSF. Autre moment charnière pour la reconnaissance de la lutte collective des Franco-Ontariens dans la préservation de leur langue : en 2016, le gouvernement de l’Ontario présente ses excuses officielles pour le Règlement 17.

Au début des années 1990, des subventions supplémentaires accroissent l’offre de cours et de programmes en français dans les universités, notamment en ce qui a trait aux sciences, aux programmes professionnels et au domaine de la santé. Les collèges francophones Boréal et des Grands-Lacs voient le jour en 1995 à Sudbury et à Toronto respectivement. Le dernier cesse cependant d’opérer en 2002; le Collège Boréal reprend alors ses programmes et services et ouvre un campus à Toronto en 2012. Aux niveaux primaire et secondaire, 1997 marque la création de 12 conseils scolaires de langue française, tous récipiendaires de financement équitable à celui des conseils scolaires anglophones. De plus, le Ministère de l’Éducation lance en 2004 la Politique d’aménagement linguistique (PAL) afin de renforcer la capacité des établissements scolaires d’enseigner le français et de favoriser l’épanouissement de la langue chez les élèves.

En 1997, la Commission de restructuration des services de santé de l’Ontario (CRSSO), aussi appelée la Commission Sinclair, évalue le système de santé de la province afin de proposer et d’appliquer des réformes. L’une de ses recommandations est la fermeture de l’hôpital Montfort, le seul hôpital de langue française dans la région d’Ottawa-Carleton et l’unique hôpital universitaire de langue française en Ontario. Immédiatement, la communauté franco-ontarienne s’y oppose et se mobilise afin de mener une campagne d’appui à Montfort. Le comité de résistance SOS Montfort, présidé par Gisèle Lalonde, prend en charge les efforts de mobilisation et organise manifestations, requêtes, lobbying, éditoriaux et autres interventions. Cette lutte est comparée à la crise scolaire liée au Règlement 17. Ce n’est qu’en 2002 que Montfort gagne sa cause en Cour d’appel.

Sur le plan culturel, les dernières décennies ont connu un véritable boum culturel de la francophonie ontarienne. En 1993, l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM), œuvrant dans l’Ontario et l’Ouest canadien francophones,  crée à la fois une étiquette et un service de distribution de disques. 1993 voit aussi l’inauguration Salon du livre de Toronto. L’année suivante, la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) lance à Orléans les Jeux Franco-ontariens, durant lesquels des centaines de jeunes d’écoles secondaires francophones se rassemblent pour faire valoir leurs talents dans des volets artistiques, médiatiques et sportifs.  En 1995, le premier Prix Trillium de langue française pour l’excellence littéraire est remis à Andrée Lacelle pour Tant de vie s’égare, et en 2006, le premier Prix de la francophonie de l’Ontario est décerné pour la contribution d’individus au développement des communautés franco-ontariennes. La Gala de la chanson et de la musique franco-ontarienne voit le jour en 2001, et le spectacle L’écho d’un peuple foule la scène pour la première fois en 2004.

Depuis les années 1990, l’Ontario accueille un nombre croissant d’immigrants francophones. Par conséquent, et grâce en partie à l’adoption provinciale en 2009 d’une nouvelle définition inclusive de la population francophone, la notion actuelle d’identité franco-ontarienne est de nos jours plutôt liée au partage de la langue française qu’aux origines géographiques. Le 21e siècle s’avère prometteur, avec la désignation officielle du drapeau franco-ontarien comme emblème provincial en 2001 et la proclamation en 2010 du Jour des Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes (soit le 25 septembre), sans oublier l’année 2015 de célébrations des 400 ans de présence française en Ontario. La francophonie ontarienne d’aujourd’hui, forte de son passé et fière de son identité, tourne son regard vers le futur.

Since 1991

Francophones in Ontario

1993 – Appointment of the first designated bilingual legal clinics

1994 – Launch of the Franco-Ontarian Games

1995 – Presentation of the first French-language Trillium Book Award for literary excellence

1995 – Opening of Collège Boréal and Collège des Grands-Lacs (“Great Lakes College”)

1996 – Founding of the Hearst Ecomuseum

1997 – Announcement of the closure of Montfort Hospital and mobilization of the opposition campaign, SOS Montfort

1997 – Creation of 12 French-language school boards (8 public and 4 Catholic)

2001 – Official recognition of the Franco-Ontarian flag as a provincial symbol

2002 – Victory of SOS Montfort in the Court of Appeal for Ontario

2004 – Premiere of L’Écho d’un peuple (“A People’s Echo”)

2004 – Introduction of the Aménagement Linguistique policy (“Language Planning Policy”)

2005 – Creation of the Assemblée de la francophonie de l’Ontario (“Assembly of Ontario Francophonie”) (AFO)

2006 – Launch of the Ontario Francophonie Awards

2007 – Creation of the Office of the French Language Services Commissioner

2009 – Provincial adoption of a new inclusive definition of the Francophone population

2010 – Passage of the law proclaiming that the 25th of September is Franco Ontarian Day

2013 – The Ottawa Cité Collégiale becomes La Cité

2015 – Commemoration of 400 years of French presence in Ontario

2016 – Official apology from the Ontario government for Regulation 17

2016 – Partial designation for York University under the French Language Services Act

Under the French Language Services Act (FLSA), Ontario today has 26 bilingual regions in which more than 80% of Franco-Ontarians live. The 1986 act also leads the way for many bilingual services across the province – for example, the designation of the first bilingual legal clinics in 1993 and the establishment of telephone helplines for Francophone women who are victims of violence. The Assemblée de la francophonie de l’Ontario (“Francophone Assembly of Ontario”) is created in 2005 to oversee the welfare of the Francophone community in Ontario. The establishment of the French Language Services Commissioner in 2007 constitutes another milestone, the Commissioner being responsible for processing complaints and investigations relating to the FLSA. Another key moment for the recognition of the collective struggle of Franco-Ontarians in the preservation of their language: in 2016, the Ontario government formally apologizes for Regulation 17.

In the early 1990s, additional subsidies increase university courses and programs offered in French, notably in science, health and professional programs. The Francophone colleges Boréal Collège and Collège des Grands-Lacs open in 1995 in Sudbury and Toronto respectively. The latter, however, ceases operations in 2002; Collège Boréal then takes over the Collège des Grands-Lacs programs and services and inaugurates a Toronto campus in 2012. In elementary and high schools, 1997 marks the creation of 12 French-language school boards, all recipients of funding equal to Anglophone school boards. In 2004, the Ministry of Education also launches the Aménagement Linguistique Policy (“Language Planning Policy”) (PAL) to strengthen schools’ capacity to teach French and encourage the vitality of the language amongst students.

In 1997, Ontario’s Health Services Restructuring Commission (HSRC), also called the Sinclair Commission, assesses the province’s health system in order to propose and implement reforms. One of its recommendations is the closure of Montfort Hospital, the only French-language hospital in the Ottawa-Carleton region and the sole French-language teaching hospital in Ontario. The Franco-Ontarian community immediately voices its opposition and carries out a support campaign for the hospital. The SOS Montfort resistance committee, chaired by Gisèle Lalonde, takes the lead and organizes demonstrations, petitions, lobbying, editorials and other efforts. This struggle is comparable to the school crisis instigated by Regulation 17. It is not until 2002 that Montfort wins its case in the Court of Appeal.

As for culture, Ontario’s Francophone population undergoes a cultural boom over the last few decades. In 1993, the Association des professionnels de la chanson et de la musique (“Association of Song and Music Professionals”) (APCM), operating in Ontario and in Francophone areas in the west of Canada, launches both a record label and distribution service. 1993 also marks the inauguration of the Toronto French Book Fair. The following year, the Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (“Federation of Franco-Ontarian Youth”) (FESFO) unveils the first Franco-Ontarian Games in Orléans, in which hundreds of Francophone high school students showcase their talents in art, media and sports events. In 1995, the first French-language Trillium Book Award for literary excellence is awarded to Andrée Lacelle for Tant de vie s’égare and, in 2006, the first Ontario Francophonie Award honours the contribution of individuals to the development of Franco-Ontarian communities. The first Gala de la chanson et de la musique franco-ontarienne (“Franco-Ontarian Song and Music Gala”) is held in 2001, and the show L’écho d’un peuple (“The echo of a people”) premieres in 2004.

Since the 1990s, Ontario welcomes a growing number of Francophone immigrants. As a result, and thanks in part to the province’s adoption in 2009 of a new and inclusive definition of the Francophone population. The current notion of Franco-Ontarian identity is therefore more tied to the shared French language than to a community’s geographic origins. The 21st century shows promise, with the official designation of the Franco-Ontarian flag as a provincial symbol in 2001 and, in 2010, the proclamation of September 25 as Franco-Ontarian Day, not to mention the 2015 celebrations of 400 years of French presence in Ontario. Today’s French-speaking Ontario turns its gaze to the future, building on its past and proud and proud of its identity.