Montfort (Ottawa), 17 mars 1997, Étienne Morin, Le Droit, Université d’Ottawa, CRCCF, Fonds Le Droit (C71), Ph92-13.

Coutoisie de l’Université d’Ottawa, Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF).

Montfort (Ottawa), 17 March, 1997, Étienne Morin, Le Droit, Université d’Ottawa, CRCCF, Fonds Le Droit (C71), Ph92-13.

Courtesy of the University of Ottawa, Centre for Research on French Canadian Culture (CRCCF).

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Le 24 février 1997, une nouvelle désastreuse pour la communauté franco-ontarienne présageait la fermeture d’une institution au cœur de son identité.

En effet, la Commission de restructuration des services de santé, établie par le gouvernement conservateur de Mike Harris, annonçait la fermeture de l’hôpital Montfort dès le 30 juin 1999 et la fusion de ses activités à celles d’autres hôpitaux régionaux majoritairement anglophones.

L’espoir, pour l’institution fondée en 1953, reposait sur une période d’appel de 30 jours pour faire valoir devant les tribunaux l’importance de préserver le seul centre hospitalier universitaire francophone de l’Ontario.

Une vaillante lutte juridique conduite par Me Ronald Caza s’amorça, et la résilience d’un peuple combattant rejaillit aussitôt par l’entremise de la coalition « S.O.S Montfort », mené par Gisèle Lalonde, ancienne politicienne et activiste franco-ontarienne.

Selon Mme Lalonde, l’appui obtenu auprès de politiciens fédéraux et provinciaux démontre que le dossier de l’hôpital ne concerne pas uniquement la région d’Ottawa : « C’est un problème qui concerne le Canada […]. Jamais! On ne veut pas de compromis. Jamais on n’abdiquera. »

Aucun effort ne fut ménagé pour gagner la faveur de l’opinion publique au plan national. Pétition, manifestations et conférences de presse ont donné lieu à la plus grande mobilisation du peuple franco-ontarien, depuis la lutte contre le Règlement 17. Près de 10 000 personnes à l’échine solide se sont rassemblées dans le Centre municipal d’Ottawa pour la cause.

La présidente du mouvement constate devant la foule que tous « les Canadiens regardent un peuple debout! Un peuple fort! Un peuple uni! Un peuple vivant! La date du 22 mars 1997 sera dorénavant connue comme le jour du Grand ralliement. Souvenez-vous de ce grand jour, parce que personne ne pourra jamais vous l’enlever. »

Néanmoins, le gouvernement de l’Ontario refuse de céder. L’interminable combat durera cinq ans, avant que la victoire se fasse sentir et qu’un triomphe monumental s’ensuive.

Dans une décision historique, Lalonde c. Ontario, en date du 29 novembre 1999, la Cour d’appel soulignait le caractère unique et distinct de l’hôpital en Ontario pour la minorité franco-ontarienne et statuait que le gouvernement ne pouvait s’en prendre à l’une des plus importantes institutions de la communauté francophone. Le 1er février 2002, le ministre de la santé à l’époque, Tony Clement, déclarait que le gouvernement n’interjetterait pas appel devant la Cour suprême.

Cette valeureuse lutte a contribué à mieux définir et faire perdurer l’identité franco-ontarienne en cette fin de XXe siècle.

Une murale érigée au 2998 avenue McArthur à Ottawa, par Marie-Hélène Lajoie, en dit long sur la saga. Quinze ans plus tard, le maire d’Ottawa Jim Watson déclarait le 22 mars « Journée de la solidarité franco-ontarienne ».

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On February 24th, 1997, a new disaster for the Franco-Ontarian community was presaged by the closure of an institution at the heart of its identity.

In fact, the Health Services Restructuring Commission established by Mike Harris’s Conservative government announced the closure of the Montfort Hospital on June 30th, 1999 and the merger of its operations with those of other, predominantly Anglophone, regional hospitals.

The hope for the institution, founded in 1953, was based on an appeal period of 30 days where the importance of preserving the only Francophone teaching hospital in Ontario would be argued in court.

A valiant legal battle led by Mr Ronald Caza began and the resilience of a fighting people was also reflected in the coalition “S.O.S. Montfort”, led by Gisèle Lalonde, a former Franco-Ontarian politician and activist.

According to Ms. Lalonde, the support from federal and provincial politicians demonstrated that the hospital’s case was not only a concern for the Ottawa area: “This is a problem that concerns Canada […]. Never! We do not want to compromise. We will never give up.”

No effort was spared to win the favour of public opinion nationally. Petitions, protests and press conferences resulted in the largest mobilization of the Franco-Ontarian people since the fight against Regulation 17. Almost 10,000 people stood up for the cause and gathered in the Ottawa Civic Centre.

The president of the movement stated in front of the crowd that all “Canadians watch a people standing up for themselves! A strong people! A united people! A living people! The date of March 22nd, 1997 will now be known as the Day of the Great Rally. Remember this great day, because nobody can ever take it away from you.”

However, the Ontario government refused to yield. The endless battle would last five years before victory would be felt and a monumental triumph ensued.

In a landmark decision, Lalonde v. Ontario*, dated November 29th, 1999, the Court of Appeal emphasized the unique and distinct character of the hospital in Ontario for the Franco-Ontarian minority and ruled that the government could not go after one of the most important institutions of the Francophone community. On February 1st, 2002, the Minister of Health at the time, Tony Clement, said the government would not appeal to the Supreme Court.

This valiant struggle helped to better define and sustain the Franco-Ontarian identity in the late twentieth century.

A mural erected at 2998 McArthur Avenue in Ottawa by Marie-Hélène Lajoie, speaks volumes about the saga. Fifteen years later, Ottawa Mayor Jim Watson declared March 22nd “Franco-Ontarian Solidarity Day”.

Le Chaînon, printemps-été 2015 :
Danielle Carrière-Paris, Montfort, une victoire phénoménale pour le peuple franco-ontarien, p. 90-91.
Source

Centre de recherche en civilisation canadienne française (CRCCF) de l’Université d’Ottawa

Le CRCCF s’intéresse à la société et à la culture des communautés francophones de l’Amérique du Nord d’hier et d’aujourd’hui. Il mène des activités de recherche et de diffusion du savoir en plus de conserver et de mettre en valeur une riche collection de ressources documentaires. Dans le monde de la recherche universitaire sur les francophonies canadiennes, le CRCCF se distingue par le développement en synergie de ces trois volets d’activité : archives, recherche et publications.

Centre for Research on French Canadian Culture at the University of Ottawa

The Centre for Research on French Canadian Culture (Centre de recherche en civilisation canadienne-française or CRCCF) of the University of Ottawa was founded in 1958 and offers a range of specialized services to the university, faculty and students, as well as the public at large. An abundance of research material (textual documents, photographs, audio and video tapes, newspapers and periodicals) on French Canada is available at the Centre’s archives.


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